Paroles d'élus
Paroles d'élus - MSA Beauce Coeur de Loire
Bernard Giraud |
Bernard Giraud est Délégué 1er collège depuis plus de 25 ans et Président de l’Echelon local Pays-Fort Sancerrois
Quel est le rôle d’un élu MSA ?Les élus MSA sont connus sur les territoires. A ce titre, il nous arrive d’être l’interface entre les ressortissants qui rencontrent des difficultés administratives et les services de la MSA. Les mairies, qui connaissent notre fibre sociale, nous sollicitent pour intégrer différentes Commissions. J’ai également pris quelques responsabilités autour de structures « satellites » ou issues du concept MSA : Facilavie et surtout Marpa. Un élu MSA s’implique pour le déploiement d’actions au service de tous sur son territoire : enfants (planétarisks), actifs (secourisme, sécurité, activités professionnelles, TESA, …), seniors (prévention santé, révision code de la route, …). Nous avons également un rôle de veille. Dernièrement encore, j’ai rencontré un exploitant qui était à bout, déprimé, dans une situation familiale compliquée. Je lui ai demandé s’il accepterait que je signale ses difficultés à la MSA. Il m’a tout de suite dit oui alors qu’il n’avait pu de lui-même faire la démarche. Le travailleur social est ensuite revenu vers moi pour me confirmer la bonne prise en charge de cette situation sans bien entendu m’en dévoiler la teneur. Les difficultés professionnelles sont des thématiques sur lesquelles vous vous mobilisez particulièrement ?L’évolution de l’agriculture est actuellement beaucoup plus rapide que lors des précédentes décennies et les crises qui se succèdent nécessitent un accompagnement nouveau et plus présent. Pour exemple, le Directeur d’un service de remplacement nous a alertés sur les difficultés de ses salariés qui se retrouvaient seuls dans des familles où l’exploitant n’arrivait pas à se sortir de ses problèmes et les extériorisait vers l’agent. Une réunion a permis à ces salariés de verbaliser leur ressenti, ce poids, cette gêne, auprès des médecins de la MSA. S’en est suivie une formation pour leur permettre de se déconnecter et de faire la part des choses entre ce qu’ils pouvaient porter, et ne pas porter. Nous souhaitons également engager un partenariat avec la MSP* de Sancerre sur des thèmes récurrents observés chez les travailleurs viticoles atteints de pathologies dorsales. La diffusion en avant-première du film « Au nom de la terre », film dur et thérapeutique pour le réalisateur qui y a délibérément inséré des clichés issus du vécu, nous a conforté dans l’action de prévention de l’épuisement professionnel en gestation depuis un an, pour aboutir le 31 janvier à Vailly sur Sauldre. Avec le concours des structures professionnelles : comptables, chambre, JA, service de remplacement, laiterie, groupement de défense sanitaire, CFPPA … nous souhaitons faire la promotion de tout ce qui peut être mis en place pour éviter le burn-out, le plus en amont possible, et ainsi éviter tout passage à l’acte. L’objectif est de faire sortir l’exploitant de son isolement lorsqu’il est confronté à des difficultés qui peuvent le conduire à ne plus être en capacité de prendre les bonnes décisions. Un dernier mot pour les nouveaux élus qui vous rejoindront dans quelques semaines ?La prise de responsabilité est un facteur de motivation et de satisfaction personnelle. Sachez que plus vous êtes investis, plus vous vous sentez utiles, et ce sentiment est votre moteur pour continuer. * Maison de Santé Pluriprofessionnelle |
Soline Lagneau Administratrice 1er collège Eure-et-Loir |
Quel est l’intérêt pour un adhérent de présenter sa candidature aux élections MSA ? L’élu MSA a un véritable statut, un rôle social, il est identifié et reconnu sur les territoires. Il partage avec les autres élus les valeurs du mutualisme, tisse des liens avec eux, ce qui crée des réseaux, un maillage du territoire. Il fait partie d’un groupe où le sentiment d’utilité est prégnant. Il me semble qu’un élu n’est jamais autant efficace que lorsqu’il travaille avec les autres. Ce côté partage, émulation d’un groupe apporte beaucoup de satisfaction personnelle. Pouvez-vous témoigner de votre propre investissement au sein de la MSA ? Elue cantonale en 2005, j’ai tout de suite intégré le Conseil d’Administration de la MSA d’Eure-et-Loir. C’est au cours de ce mandat que s’est engagé le rapprochement avec la MSA Cœur de Loire. J’ai axé mon action sur la mise en place des premiers échelons locaux sur l’Eure-et-Loir et j’ai poursuivi dans cette voie en devenant Présidente de la Commission Formation Animation Communication lors de son installation en 2010. La MSA Beauce Cœur de Loire est la seule caisse à avoir créé une telle Commission avec des missions aussi étendues. 660 actions ont été déployées en moins de 5 ans, grâce à un réseau d’élus engagés, formés et accompagnés par une animatrice dans chaque département. C’est une force indéniable qu’il nous faut préserver pour lutter contre le sentiment d’abandon exprimé par certains. Qu’attendez-vous d’un candidat qui se présente aux élections ? Voici ma vision du/de la candidat(e) idéal (e): - il partage les valeurs qui sont les nôtres et est convaincu de la légitimité de la MSA avec la volonté de la représenter, d’être sa voix, - il est prêt à s’engager, à agir sur les territoires en étant proactif, force de proposition pour les actions à mener, et être présent en y participant, - il est à l’écoute de son territoire, en veille vis-à-vis de ses pairs et a la capacité d’être leur porte-parole. Le mot de la fin ? En tant qu’élu MSA, vous connaissez l’enjeu que représentent ces élections. Mobilisez les ressortissants de votre territoire pour qu’ils participent au vote. Il en va de la pérennité de notre Régime de protection sociale, dont les élus représentent une véritable valeur ajoutée pour les populations vivant sur les territoires ruraux, en leur permettant d’être entendues et accompagnées. |
Jean-Claude Gatelier
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Elu 2ème collège de l’échelon Orléanais-Sud, Jean-Claude Gatelier aide les exploitants agricoles dans leurs obligations déclaratives vis-à-vis de la MSA Pourquoi vous êtes-vous engagé dans cette voie ? Un arboriculteur de mon secteur a des besoins en main-d’œuvre saisonnière durant les périodes de forte activité. Proche de la retraite, il n’est pas du tout en phase avec les outils informatiques et m’a demandé de l’aider dans ses formalités déclaratives. En tant qu’élu, il m’est relativement facile de l’accompagner car je suis toujours bien accueilli et renseigné par la MSA pour les démarches à réaliser. Cet arboriculteur peut ainsi poursuivre son activité pendant quelques années encore et, pourquoi pas, transmettre son exploitation à un jeune qui souhaiterait s’installer. Cela va dans le sens des politiques économiques locales. La Chambre d’Agriculture du Loiret et Orléans Métropole, dans le cadre d’une charte, s’attachent à préserver et développer les activités agricoles autour d’Orléans, notamment dans les secteurs du maraîchage, de l’arboriculture, de l’horticulture et de la pépinière. Je pense que la MSA, avec l’action de ses élus qui connaissent les situations sensibles, peut être un des maillons de la pérennisation de ces emplois |
Sandrine Gérard Directrice de la MFR d'Ascoux |
Pour quelles raisons la MFR s’est-elle investie dans le réseau des élus MSA ?Les liens étroits que la MFR entretien avec la MSA ont été des éléments déclencheurs. Les conseillers en prévention de la MSA interviennent pour former nos élèves et les salariés. C’est notamment le cas pour le secourisme ou la prévention des troubles musculo-squelettiques. Lorsque la MSA organise des actions et sollicite notre concours, nous répondons, dans la mesure du possible, présent. Pour exemple, nous allons accueillir dans nos locaux la conférence organisée par les élus de deux échelons locaux sur la communication bienveillante. Lors de l’action relative à l’aide aux Aidants à Pithiviers le Vieil, les élèves ont assuré l’accueil des visiteurs et préparé la collation. Ce partenariat contribue tant à la formation de nos jeunes qu’au dynamisme du territoire. La MFR s’engage activement dans les dispositifs déployés par la MSA et ses structures « satellites », pouvez-
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Benoit Celier |
Benoit Celier, Président de l’Association Présence Verte Beauce Cœur de Loire et Administrateur de Présence Verte National
Pourquoi avez-vous pris ces responsabilités au sein de Présence Verte ?L’aide à la personne : c’est du concret. J’aime bien m’investir dans des actions qui ont un sens pour moi. Présider une association qui a une vocation à la fois commerciale et sociale, et qui doit faire face au défi t de la concurrence, est un challenge intéressant. Il existe aujourd’hui une centaine d’opérateurs sur le marché pour un potentiel qui n’augmente pas. Notre objectif est de consolider notre position de leader sur le marché.
Que faites-vous concrètement pour y parvenir ?Nous évoluons et nous nous adaptons. Les 3 associations présentes sur le territoire BCL ont fusionné en une seule association qui peut ainsi se mettre en ordre de marche pour affronter plus sereinement l’avenir et développer son
offre sur le terrain. Nous avons créé une nouvelle entité « Activ-Solution » pour commercialiser des produits qui ne relèvent pas stricto-sensu de l’aide à la personne, comme les boîtes à clés. Notre offre de services s’élargie avec des objets connectés, un service d’écoute pour échanger avec des psychocliniciens, une téléassistance en dehors de son domicile, … Nous avons même développé des services pour les travailleurs isolés. Et votre rôle d’élu MSA dans tout cela ?Les élus connaissent le terrain, les spécificités locales, l’antériorité des situations. A nous d’œuvrer en toute
diplomatie et d’activer nos réseaux. Par exemple, étant Administrateur au Centre Informatique de la MSA, c’est tout naturellement que l’on m’a sollicité pour devenir Administrateur au niveau national de Présence Verte, qui rencontrait des problèmes informatiques. Parfois, faire le lien, mettre un peu d’huile dans les rouages peut suffire. |
Marie-Josée Nivet
Présidente de l’échelon local Champagne sud
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Quelle est votre analyse de la situation ? Les évènements politiques, économiques européens et mondiaux, notamment le BREXIT, n’avaient été imaginés par personne. Le réchauffement climatique et les questions environnementales remettent en cause les systèmes de production. En céréales, la récolte catastrophique de l’année 2016 a fortement fragilisé les exploitations agricoles. Les plus grandes diffi cultés sont constatées dans les régions d’élevage. Les exploitants sont isolés, très souvent seuls sur des fermes de plus en plus grandes. Nous constatons ainsi une baisse du revenu agricole qui met en danger les familles. Le mal être du milieu citadin, gagne le milieu rural. Exploitants et salariés agricoles sont concernés. Du fait de l’isolement, le malaise passe inaperçu. Sous quel angle envisagez-vous d’agir ? L’échelon local Champagne sud a souhaité qu’une sensibilisation aux risques psychosociaux soit faite dans le cadre de sa mission de prévention. Il s’est fi xé comme objectif de sensibiliser les professionnels en contact direct avec les agriculteurs et les agricultrices. Les proches doivent être associés à cette action car ils ont un rôle de sentinelles. Comment allez-vous décliner votre action ? Pour mettre tout le milieu en éveil, il nous a semblé intéressant d’utiliser une soirée théâtrale qui met en scène des situations vécues par les exploitants et les salariés. La compagnie « Entrées de jeu » avec la pièce « Emile de père en fi ls » donnera le ton et lancera le débat que nous souhaitons riche et animé. Nous associons toutes les organisations agricoles, banquiers, assureurs, techniciens qui sont en relation étroite avec les exploitants. Leur rôle étant, s’ils détectent une situation fragile et un moral en baisse, de conseiller aux exploitants, salariés, ou à leur famille d’appeler « agri-écoute ». Il faut à tout prix éviter de rester seul face aux diffi cultés. Il y a toujours des solutions |
Eliane Beets
Présidente de l’échelon local Gâtinais – Puisaye
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Pourquoi vous mobilisez-vous pour la préparation à la retraite ? Avec les membres de l’échelon, nous constatons autour de nous, tant au niveau de nos propres « collègues » élus que de nos amis ou de nos familles, que le passage à la retraite peut désorienter. Bien que les personnes soient très heureuses de cesser leur activité, certaines se retrouvent en quelques mois totalement démunies. Elles n’arrivent pas à trouver leur place dans leur nouvelle vie de couple, dans leur nouvelle vie tout court, ou dans un autre environnement, et font parfois une dépression. Comment expliquez-vous cela ? Les raisons sont diverses selon les situations mais j’ai souvent constaté que ces personnes ne s’étaient pas préparées car elles ne pensaient pas que ce passage était aussi complexe. Que peut-on faire ? Il faut amener les futurs retraités à se poser des questions, à avoir une réflexion, à comprendre qu’il y a des choses sur lesquelles on peut agir. La pièce de théâtre organisée en mai dernier permettait cette prise de conscience. Bien qu’elle n’ait pas totalement répondu à nos attentes, elle a pointé du doigt ce qui fait mal, ce que l’on veut ou ne peut pas voir, et se dire que l’on est aussi concerné. Il faut aider à passer ce cap, relativiser les problèmes, voir les choses autrement, prendre conscience de la chance que l’on a, d’être en bonne santé, par exemple. Il y a un côté psychologique non négligeable avec un travail sur soi indispensable. Les groupes « temps d’envies » ont été pris d’assaut, la participation aux ateliers Pep’s Eurêka et Bien Vieillir est excellente. Ceci me conforte dans l’idée que le besoin est réel et que la prise de conscience, la préparation, l’anticipation à cette nouvelle vie, sont incontournables, pour une retraite sereine. |
Véronique Le Guillous Présidente de l’échelon local Thymerais Drouais |
Pourquoi vous êtes-vous présentée à cette Présidence ? Avant de me présenter aux dernières élections, j’avoue n’avoir jamais vu à la MSA, autre chose que l’aspect cotisations et prestations. Lorsque j’ai été contactée pour me présenter, j’ai vraiment découvert les actions mises en place sur les territoires. Cela m’a donné envie de m’y investir. J’ai dorénavant à cœur de dynamiser nos élus, de leur montrer les actions possibles et de leur donner envie de les organiser près de chez eux, pour le bien être de tous. Vous avez organisé une marche nordique, c’est novateur, pourquoi cela ? C’est une activité physique tendance que certaines personnes autour de moi pratiquaient déjà et dont elles m’ont vanté les mérites. La participation a été au rendez-vous et nous avons passé un excellent moment. C’est aussi en s’intéressant aux autres échelons que l’on peut découvrir de nouvelles actions et Perrine Ribot, notre animatrice de la MSA, grâce à son réseau nous aide à les mettre en place. L’idéal serait d’avoir connaissance des actions déployées sur toute la France. Vous êtes désormais bénévole pour Pep’s Eurêka, pourquoi cet investissement supplémentaire ? En dehors de mes activités liées à la dynamisation de l’échelon, lors des actions proprement dites, je ne joue qu’un petit rôle qui ne me permet pas de connaître vraiment les personnes (par exemple lorsque j’ai organisé le PEPS sur ma propre commune, je n’avais qu’à accueillir les gens et m’en aller) ; ce que j’avais trouvé frustrant. Lorsqu’une bénévole a fait part de son souhait de se désengager, j’ai assisté à un atelier et trouvé ce programme excellent. Je reviens de ma formation et j’animerai ma 1ère session en novembre à Saint Lubin des Joncherets. Je n’aime pas faire les choses à moitié ; comprendre, organiser, s’investir me semble indispensable tant pour un Président que pour un membre de l’échelon ou un élu. |
Patrick Noël
Administrateur à la MSA Beauce Coeur de Loire
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Patrick Noël, Administrateur à la MSA Beauce Coeur de Loire, est viticulteur employeur de main d'oeuvre. L'échelon local Pays Fort Sancerrois, dont il est membre, a souhaité mettre en place des actions d'information en santé publique.
Comment avez-vous déployé ce projet ?Lors de la réunion de bureau de l'échelon, nous avons souhaité, comme on le fait toujours, associer les professionnels de santé du secteur et je me suis tout naturellement tourné vers le Dr Jacques de Rancourt, Médecin Généraliste à la Maison de Santé de Sancerre. Il faut rappeler que lors de la création de cette Maison, il s'est instauré un formidable partenariat entre la MSA, qui a assuré l'ingénierie, et les professionnels de santé de la région. Tous les acteurs de ce projet considéraient que la réussite d'une Maison de Santé passait par une volonté politique des structures locales mais surtout par une volonté des professionnels de santé. Les travaux engagés sur ces bases ont permis une étroite collaboration entre les différents contributeurs qui se poursuit désormais de manière pérenne bien après l'ouverture de la Maison.
Quelles sont les thématiques qui ont été retenues ?On a discuté avec le Dr de Rancourt afin de voir quels étaient, selon lui, les questions d'actualité qui correspondaient vraiment aux besoins de notre territoire. Il a identifié deux sujets très importants. L'un concerne les lombalgies liées aux activités professionnelles viticoles au cours desquelles les salariés effectuent un travail courbé, répétitif et sont contraints au port de charges, bien que désormais plus limité. L'autre problématique identifiée concerne les addictions aux produits stupéfiants.
Ces thématiques avaient-elles été avancées par l'échelon ?Si les lombalgies nous semblaient une évidence, nous n'avions absolument pas conscience de cette consommation de drogues, d'où l'intérêt de travailler en partenariat et à l'écoute des professionnels de santé. En tant que Délégué, nous sommes là pour accompagner la MSA à mettre en place des actions de santé publique, mais pour identifier les sujets, il n'y a rien de tel qu'un dialogue avec les gens qui sont vraiment au contact du terrain.
Pourquoi vous êtes-vous impliqué dans ce projet ?C'est quelque chose qui coulait de source. En tant qu'employeur de main-d'oeuvre, la santé des salariés, c'est quelque chose qui me touche de près. J'étais Conseiller Municipal et j'ai connu à ce titre les débuts de la Maison de Santé. De plus, la profession viticole est très structurée. 98% des professionnels adhèrent à notre syndicat. Au sein de celui-ci, la communication permet de relayer très efficacement l'annonce des actions mises en oeuvre par la MSA.
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Maryvonne Chevallier
Présidente de l'échelon local Lorris-Bellegarde
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Déléguée MSA depuis plus de 40 ans, Maryvonne Chevallier est, au fil des années devenue Vice-Présidente, puis Présidente de l'échelon local Lorris-Bellegarde, mais pas que … En savoir plus sur la vie d'une cheville ouvrière pourvoyeuse de lien social au coeur des crises agricoles.
Comment résumeriez-vous l'évolution du rôle d'élue MSA ?Au début de mon engagement, je n'avais pas le sentiment de devoir m'impliquer autant que maintenant. Désormais, on m'interpelle sur les difficultés de la vie quotidienne. Par le passé, nous organisions majoritairement des actions en lien avec les risques professionnels. Elles sont actuellement plus axées sur la santé. L'atelier de gestion du stress par la sophrologie qui se déroule actuellement en est un exemple. Il serait intéressant d'aborder la retraite, cette transition pouvant être vécue difficilement au sein du couple avec, pourquoi pas, l'intervention d'un coach en développement personnel. Ce serait novateur.
Le côté personnel, parlons-en. Comment vous organisez-vous pour mener à bien à votre « mission » ?Ma vie de Déléguée MSA s'intègre naturellement dans mon quotidien. Je profite, lorsque je me rends à la pharmacie pour déposer des affiches, je fais un détour pour ouvrir un local pour une action ou fais un saut à la Mairie pour relancer des publications sur le panneau d'affichage. Lors d'une consultation médicale, j'ai évoqué mes recherches d'un sophrologue. Il m'est arrivé d'emmener mes petits-enfants que je gardais à des animations. En tant que Conseillère Municipale, je connais les difficultés économiques locales, les partenaires pouvant s'associer à nos actions, les associations que l'on peut mobiliser, les habitants concernés par les thématiques. En fait, j'ai toujours fait un peu cela, c'est dans ma nature, j'aime échanger et partager.
Au vu de ces quelques décennies d'investissement, quel est votre sentiment ?Il y a bien parfois un peu de déception. C'est notamment le cas pour l'action de gestion du stress. Aucun homme ne s'est inscrit alors qu'ils ont besoin d'aide avec la crise agricole. Heureusement, leurs épouses participent massivement et leur investissement permettra à la cellule familiale, je l'espère, de mieux appréhender ces temps difficiles. C'est la raison pour laquelle, avec l'échelon, nous faisons toujours le point sur les actions qui se sont déroulées. Il faut tenir compte des remontées du terrain mais aussi persuader de l'intérêt d'une initiative. Pour la sophrologie, j'ai bien ressenti un certain « scepticisme » au sein des membres du bureau. Pourtant, une très large majorité des femmes présentes à la réunion d'information se sont inscrites aux séances. Cela fait plaisir, tout comme le co-voiturage qu'elles ont organisé entre elles, un petit lien social de plus de créé …
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Bertrand Chatin
Président de l'échelon local Beauce
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Bertrand Chatin, Président de l'échelon local Beauce et employeur de main-d'œuvre en Eure-et-Loir, a suivi une présentation de l'espace professionnel du site internet www.msa-beauce-coeurdeloire.fr.
Pourquoi vous êtes-vous inscrit ?La dématérialisation des TESA a été instaurée en 2015 et, comme souvent, c'est l'obligation qui est l'élément déclencheur de toute évolution. La transition est toujours difficile entre le support papier et la dématérialisation. Les sites internet sont complexes, car créés par des informaticiens qui n'ont pas les mêmes méthodes de travail que les utilisateurs. Chacun a sa logique, sa façon de structurer ses dossiers, de naviguer, … Il est important de savoir où trouver les informations pour gagner du temps.Qu'avez-vous pensé de cette session ?Je suis très satisfait et ce pour plusieurs raisons. Les collaborateurs de la MSA ont procédé à une présentation des pages internet essentielles à notre activité et nous ont donné les clés pour trouver les informations qui nous sont utiles. Nous avions une démonstration en réel sur le site et avons travaillé sur des cas pratiques, tels que le regroupement de comptes avec un même code d'accès lorsqu'on a plusieurs entreprises. J'avais au préalable listé plusieurs questions et les techniciens ont été en mesure d'y répondre précisément, même si certaines de mes demandes n'étaient pas réalisables, mais désormais, je suis fixé et je ne cherche plus inutilement.Quel bénéfice en avez-vous retiré ?Un gain de temps certain, on ne reste pas planté devant son ordinateur. Le fait d'avoir une meilleure visibilité du site, de connaître les voies d'accès pour faire toutes les déclarations en temps et en heure est appréciable.Conseilleriez-vous ces réunions ?Tout à fait, il faut y aller. La salle était pleine, c'est un signe. Je conseille d'ailleurs, avant la réunion, d'ouvrir son espace privé et de noter tout ce qui pose problème. Evoquées en réunion, les difficultés sont résolues et chacun repart avec toutes les astuces pour mener à bien ses démarches, telles que l'annulation d'un salarié qui ne se présente pas lors de l'embauche, par exemple. Ces réunions permettent également de faire remonter nos souhaits d'évolution des services pour être plus en cohérence avec nos pratiques. A d'autres occasions, j'avais fait remarquer à la MSA l'encombrement des services internet qui n'étaient quasiment accessibles que le soir ou le week-end. Désormais, cela fonctionne bien en journée.Quel est votre sentiment sur les services internet ?Une fois que l'on sait bien s'en servir, ils nous font réellement gagner du temps. Il n'y a plus de retranscription de nos déclarations papiers avec les risques d'erreurs inévitables. J'apprécie également l'assistance internet téléphonique, les agents répondent rapidement et sont très performants, on ne reste pas bloqué sur une déclaration. |
Jean-Pierre Chaumeau
Présidence de l'échelon local de Vierzon
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Comment voyez-vous votre fonction ?Dans mon esprit, ma mission première est d'être à l'écoute des assurés du régime. Lorsque la difficulté est réelle, je la relaie auprès de la Direction de la MSA. Si le mécontentement est injustifié, je prends le temps d'expliquer de manière à ce qu'il n'y ait pas d'incompréhension. Le bien fondé et le montant des cotisations reviennent souvent dans les conversations. Il me semble important de préciser l'utilisation qui en est faite. J'ai l'impression qu'il y a beaucoup de travail en matière d'information. Un maillon est indispensable entre les assurés et la MSA.
Ayant travaillé très longtemps au contact d'une clientèle, cet aspect relationnel est assez aisé pour moi. Je suis membre d'associations et d'un CCAS, la Présidence d'échelon local est celle qui prend le moins de temps et pour laquelle j'ai le moins de soucis. |
Jean-Paul Dordoigne
Délégué MSA
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Délégué MSA : une histoire qui s'écrit en famille Jean-Paul Dordoigne a démarré son engagement en MSA en 1985 et a entraîné dans l'aventure son épouse Marie-France en 2010. Séduite par l'atelier Peps Eurêka qu'elle a suivi en tant que participante, elle est devenue Animatrice bénévole. Retour sur l'épopée… Pourquoi vous êtes-vous engagée au sein de la MSA ? Je connais bien la vie d'un Délégué MSA puisque mon mari, tout au long de ces années, s'est investi à différents niveaux, il a notamment été Administrateur ou encore Président d'échelon local. J'ai également partagé ses difficultés à mobiliser les adhérents pour devenir acteur au sein de leur régime de protection sociale. Je me suis donc lancée à ses côtés en me disant que ce serait intéressant de voir autre chose et d'être « de l'autre côté de la barrière ». Comment avez-vous trouvé votre place en tant que Déléguée ? J'ai participé, à titre personnel, à un atelier Peps Eurêka. A la fin du programme, l'animatrice m'a proposé de suivre une formation pour animer moi-même des séances. J'avais trouvé ces sessions très intéressantes et l'idée de transmettre ce que j'avais appris à des personnes qui en avaient besoin me plaisait énormément. Avez-vous débuté de vie de « bénévole » avec la MSA ? Je ne peux pas rester à rien faire, il faut s'occuper et si je peux aider, moi cela me convient. Je me suis investie quand les enfants étaient jeunes en tant que parent d'élève, au catéchisme, dans les associations sportives. Désormais, je suis adhérente de différentes associations : les anciens du Crédit Agricole, les parcs et jardins et je préside une association de loisirs créatifs. Que vous apporte l'animation de Peps Eurêka ? J'ai animé nombre de sessions et je m'aperçois que finalement beaucoup de personnes, peut être pas de ma génération, mais celles qui ont aujourd'hui 80 ans ont vraiment besoin de parler. L'atelier mémoire permet d'être ensemble, de s'évader un peu, de voir autre chose, c'est important pour elles et c'est pour cela que je le fais. L'ambiance conviviale est très appréciée, notamment lors des groupes « post-eurêka » que j'anime une fois par mois, les participants sont ravis de se retrouver. Quel est l'investissement nécessaire ? Les groupes « post-eurêka » demandent un peu plus de travail car je dois trouver des exercices. Il existe des livres et je m'inspire des jeux ainsi que des émissions télévisuelles. Et puis je peux compter sur le soutien de mon mari. Dès qu'il y a des actions à faire, on y va tous les deux. Avec son réseau constitué au fil des ans, il m'ouvre bien des portes pour trouver des locaux sur les territoires afin d'animer au plus près des participants. Conseilleriez-vous à d'autres délégués de s'investir ? Il faut aller de l'avant, être très motivé, notamment lorsqu'on aborde des sujets sensibles comme l'affectivité. On n'a pas toujours les réponses, on se sent un peu frustré, on voudrait tant les aider mais on fait de notre mieux. Pour moi Peps Eurêka, c'est formidable, tout comme Planétarisk destiné aux enfants de CP à CE2. Les institutrices des écoles où nous présentons cette exposition ludique sont ravies et en tant qu'animatrice, nous avons toujours les réponses aux questions des petits. C'est captivant d'aider aux antipodes de la vie : auprès des jeunes pour prévenir les accidents domestiques et au niveau des aînés pour prévenir le vieillissement. |
Bernard Thomas
Président de la Marpa
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Horticulteur de formation, elu délégué MSA, administrateur, président de l'Echelon Local, trésorier adjoint et maintenant président de la Marpa, Bernard Thomas : le parcours d'une vie. Bernard Thomas, vous êtes Administrateur à la Fédération Nationale MARPA, quel a été votre parcours ? Elu Délégué MSA en 1983 lorsque j'étais horticulteur, je suis devenu Administrateur au sein du Conseil d'Administration de la MSA et Président de l'Echelon Local du Giennois. En 2007, lors de la création de l'association de gestion de la Marpa de Blancafort, le Conseil d'Administration m'a désigné pour représenter la MSA, j'y ai été nommé Trésorier Adjoint. En 2012, à l'ouverture de la Marpa, j'ai pris la Présidence de la maison. Depuis cette année, je m'engage au niveau national. Pourquoi cette prise de fonction à Blancafort ? En tant qu'Administrateur MSA, je connaissais bien le concept Marpa, j'étais présent depuis le début du projet et j'avais quasiment participé à tout. L'association de gestion a pensé que je pouvais assurer ce poste, de par les compétences acquises au cours de ces 5 années, et il n'y avait pas beaucoup de candidats pour prendre les rennes. Au début, avec Madame Moreau, la Responsable, on a travaillé ensemble tous les jours, pendant plusieurs mois : signature des conventions, négociation des contrats, réalisations budgétaires, … Cette Présidence ne peut être assurée que par quelqu'un de disponible. Qu'est-ce que ces responsabilités vous apportent ? J'y trouve une certaine reconnaissance sociale. Cette Marpa est une réussite, même s'il y a eu des soucis. On travaille pour que les résidents soient heureux, qu'ils se sentent vraiment chez eux, même mieux que chez eux. Ils ne sont plus seuls, ils trouvent quelqu'un à qui parler, avec qui partager un repas, jouer aux cartes, …L'accompagnement donné par l'équipe les sécurise. On a recruté et formé les salariés, aujourd'hui ils sont au top. Il y a certainement encore des lacunes, mais quand il faut donner un coup de collier, ils ne ménagent pas leur peine. Ils le font parce qu'ils ont conscience que leur travail est important. Au final, cette aventure, c'est un peu pour moi « l'œuvre d'une vie ». |
Pour aller plus loin
Faire confiance
le droit à l’erreur
Déclaration erronée ou incomplète, oubli d’un justificatif ou d’un signalement de changement de situation... la MSA devient plus souple et plus tolérante