La prévention au cœur des exploitations
Mis à jour le 25/04/2023
Une réunion de prévention sur le thème de la sécurisation de son activité s’est tenue le 9 mars 2023 sur l’exploitation agricole d’Olivier Parou, sur la commune de Huêtre dans le Loiret. Nicolas Legrand, formateur à la MFR de l’Orléanais, y a accompagné ses étudiant(e)s. Tous deux témoignent.
Olivier Parou, pourquoi avez-vous accepté de recevoir cette action sur votre exploitation ?
Olivier Parou
La prévention des risques est un thème qui m’est cher et je pense que l’on peut tous faire mieux dans son quotidien. Par le passé, j’ai accueilli une action de prévention sur le bruit. J’ai été surpris de découvrir des choses que je ne connaissais pas.
Nicolas Legrand, pour quelle raison avez-vous souhaité que vos élèves assistent à cette formation ?
Nicolas Legrand
Mes étudiant(e)s sont des adultes en reconversion professionnelle en BPREA (Brevet Responsable d’Entreprise Agricole) pour devenir salarié(e)s ou exploitant(e)s agricoles. Ils et elles viennent principalement du monde de l’industrie ou du commerce et ne connaissent pas les spécificités de la sécurité au travail dans le milieu agricole. Cette formation est une formidable opportunité de les emmener sur une exploitation et de se rendre compte sur le terrain des règles à respecter. C’est également pour eux l’occasion d’échanger avec l’exploitant, le formateur et les autres participants.
Que vous a apporté cette action ?
Olivier Parou : J’ai appris des techniques simples pour faire mieux au niveau des traitements phytosanitaires ou pour le stockage des combustibles. Aujourd’hui, même si les produits sont moins dangereux qu’auparavant, il faut énormément s’en protéger car les conséquences arrivent des années après l’exposition. J’ai également découvert que la MSA, en plus des accompagnements techniques, proposait également des accompagnements financiers pour aider aux investissements en matière de sécurité.
Nicolas Legrand : Je suis formateur et également exploitant agricole. Nous pensons tous que l’on connaît l’usage des produits ou les bonnes techniques, mais dans la réalité, nous ne les maîtrisons pas forcément. Ces enseignements sont indispensables et ont été très appréciés des BPREA. J’aimerais d’ailleurs les faire participer à une action de prévention sur les troubles musculo-squelettiques si elle était organisée. La plupart d’entre eux va rejoindre la filière du maraîchage et j’ai parfois des difficultés à répondre à toutes leurs interrogations sur ce thème. Dans leurs précédentes activités au sein de leurs entreprises, ils bénéficiaient de sensibilisations pour réduire leur pénibilité, mais les préconisations sont différentes dans les métiers de l’agriculture : comment soulever des charges, s’accroupir, cueillir des légumes à longueur de journée sans développer de pathologies.
Quel est votre mot de la fin ?
Olivier Parou : Certains exploitants pensent que ces actions ne servent à rien et n’y participent pas. A mon avis, on peut améliorer sa santé simplement en faisant attention et en modifiant ses habitudes.
Nicolas Legrand : Je partage tout à fait l’avis d’Olivier Parou et il est dommage de se priver de ces formations in situ qui, de surcroît, permettent d’échanger sur ses pratiques dans la convivialité, c’est cela aussi qui est intéressant.