Les moissons du lien

Mis à jour le 17/01/2023

Les élus de la MSA Beauce Cœur de Loire ont organisé, le 18 novembre à Argenvilliers, la tenue d’un débat théâtral « Les moissons du lien ». Ce spectacle interactif raconte la lente dégradation de l’exploitation de Marc, agriculteur veuf, et de son moral. Comment parvenir à l’aider alors qu’il s’isole de plus en plus ? Brigitte Ozan, membre du Conseil d’Administration de la MSA BCL, a accepté de revenir sur cette soirée

Pourquoi cette action théâtrale a-t-elle été organisée sur le Perche ?

La région naturelle du Perche est très agricole avec la présence de nombreux éleveurs. Leurs journées sont rythmées par les soins qu’ils prodiguent à leurs animaux. C’est un métier particulièrement difficile et prenant qui n’est pas suffisamment valorisé au niveau des prix du lait ou de la viande. Ils sont donc susceptibles, un jour ou l’autre, d’être confrontés à des difficultés. Nous n’avions pas organisé d’action sur cette région depuis un certain temps. Ce spectacle qui interroge sur les différentes manières de faire face aux difficultés économiques et psychologiques est tout à fait à propos.

Ce spectacle a réuni 80 spectateurs, avez-vous été surprise ?

Oui, fortement surprise ! Différents paramètres nous ont amenés à organiser cette soirée un vendredi soir, ce qui ne nous semblait pas optimal. Malgré cette fin de semaine où chacun peut être enclin à se poser en famille, les personnes sont venues. Nous avions communiqué largement auprès des actifs agricoles mais également auprès des personnes qui vivent sur les territoires ruraux. Il est important de les sensibiliser aux problématiques des agriculteurs car ils les côtoient au quotidien. Au vu du nombre de spectateurs, la compagnie théâtrale a fait le choix de jouer dans la salle plutôt que sur scène ce qui amenait plus de proximité.

A l’issue de la représentation, quel a été le ressenti de la salle ?

Perrine Ribot, notre animatrice de la vie mutualiste, avait invité différentes structures : chambre d’agriculture, service de remplacement, Aidagri, mais également plusieurs services de la MSA. A l’issue du spectacle, chacun s’est retrouvé autour d’une collation offerte par des producteurs locaux. Les spectateurs ont ainsi pu échanger entre eux mais également avec les partenaires présents ainsi qu’avec les services de la MSA. Ces échanges ont été très riches. Cet accueil et cette organisation a été particulièrement appréciée, tout comme le spectacle qui abordait un thème sérieux avec une pointe d’humour. Une fois les saynètes jouées, les comédiens demandaient aux spectateurs ce qu’ils en pensaient. Des spectateurs ont accepté de rejouer les scènes avec les solutions qu’ils mettraient en place.

Que pensez-vous de ce genre d’action pour aborder certaines thématiques ?

Ce spectacle interactif, qui se joue dans une ambiance bienveillante et chaleureuse, vaut toutes les conférences. Les acteurs sont extraordinaires, ils ont travaillé le thème, ils savent exactement comment amener le public à réfléchir. C’est bien l’objet de ces soirées qui n’apportent pas de réponse toute faite car chaque situation est différente. Elles amènent chacun à se poser des questions et à trouver des réponses dans les réactions du public mais surtout auprès des partenaires présents à la soirée. Cette formule est déclinable avec tous les sujets, et pour rester dans les problématiques des territoires ruraux, elle serait intéressante pour favoriser le bien-vivre entre les néo-ruraux et les populations agricoles. Pour en revenir à notre action du 18 novembre, elle a été très bénéfique pour la MSA car elle renvoie une autre image. La MSA n’est pas seulement le collecteur de cotisations dans ses bureaux. Ses collaborateurs sortent des murs, vont sur les territoires à la rencontre des populations pour apporter des solutions. C’est à refaire sans aucune hésitation.