Gilbert Pinos, pour quelle raison avez-vous mis en place cette action ? 

    Gilbert Pinos

Dans mes échanges avec les assurés MSA, j’ai noté qu’ils rencontraient des soucis vis-à-vis de l’informatique, notamment le piratage. Je me suis dit qu’il faudrait faire quelque chose car les personnes qui en sont victimes vivent dans l’inquiétude qui peut aller jusqu’au mal être lorsqu’elles se retrouvent dans des situations très compliquées, telles qu’une usurpation d’identité. La MSA est très engagée dans la prévention et on peut aussi en faire sur ce thème, c’est d’ailleurs ce qui me motive dans mes actions. 

Face à ces actes délictueux, je suis allé questionner la gendarmerie, également très préoccupée par ce qui se passe. Elle m’a donné des pistes et bien aiguillé pour la réalisation de cette conférence. J’ai par la suite contacté le maire de Brou pour savoir ce qu’il en pensait et pour disposer d’une salle. Il s’est montré très intéressé, en lien avec le CCAS qui était sensibilisé aux arnaques au démarchage à domicile. 

CCAS, police, banque, informaticien, comment avez-vous fait pour réunir tous ces intervenants ? 

J’ai été élu délégué MSA et j’essaie de remplir mon rôle. Il faut s’investir, c’est certain et également travailler sa stratégie d’influence. On m’invite régulièrement à des réunions où il y a des maires, des députés, sénateurs, etc. J’y vais ! Cela permet de se faire connaître. Si je n’avais pas déjà rencontré le maire de Brou, peut-être aurait-il été plus difficile de tenir cette conférence sur sa commune. Il faut utiliser son carnet d’adresse, se servir de ses relations. Et puis, il faut également aller frapper aux portes : je me suis rendu chez les pompiers pour les questions de sécurité et d’évacuation. Lorsqu’on organise des manifestations de telle ampleur, il ne faut rien négliger. Le matin même je suis allé voir comment la salle était agencée. 

Est-ce que les personnes présentes ont trouvé réponse à leurs interrogations ? 

La diversité des intervenants a permis de délivrer nombre de préconisations. Il faut avouer que c’était assez copieux, mais particulièrement instructif ! L’assistance attendait impatiemment les réponses aux questions posées. Par le passé, les messages frauduleux étaient facilement détectables au travers des fautes de français ou d’orthographe ce qui n’est plus le cas maintenant, les amateurs se sont professionnalisés. Nous n’avions pas le droit à l’erreur, j’avais sollicité la presse locale pour faire connaître cette conférence. Ils ont fait leurs gros titres sur le fait que 80 % des arnaques pouvaient être évitées. Cela a attiré du monde bien évidemment, tout comme l’affiche réalisée par le service Communication de la MSA qui était relativement percutante. La presse a ensuite relayé le succès de cette conférence. J’ai alors reçu « une volée de bois vert » d’un ami Président d’une association que je n’avais pas invitée. Il y aurait eu au moins 100 participants de plus, la salle n’était pas assez grande ! Si cette conférence avait été organisée il y a 15 ans ou 20 ans, personne ne serait venu, elle répond vraiment à une nouvelle problématique. Il faut suivre l’actualité, les préoccupations de chacun. De plus, ces actions permettent de faire connaître la MSA et la faire reconnaître en sa qualité d’acteur indissociable du monde rural et ce jusqu’au dernier kilomètre ! 

A titre personnel, avez-vous appris des choses ? 

Bien évidemment, notamment que je ne suis pas encore assez vigilant. Personne n’est infaillible mais les personnes présentes sont désormais mieux armées.