Quel est le lien entre des dîners inclusifs et divertissants et le mal être agricole ?

Le programme prévention du mal être agricole réunit un certain nombre structures : MSA, Chambre d’agriculture, GDS, DDT, ARS, DREETS, …. Nos travaux nous amènent à mettre en place des mesures pour lutter contre le mal être agricole. Nous savons que l’isolement peut être un facteur de mal être en milieu rural. Nous avons réalisé un diagnostic afin d’identifier les secteurs où cet isolement se manifestait le plus. Il est apparu que le nord-est et le sud du Cher étaient particulièrement touchés. Nous avons ainsi souhaité mettre en place une action innovante : organiser des dîners le vendredi soir.

Quelles sont les particularités de ces dîners ?

Ces soirées sont organisées en partenariat avec un certain nombre d’organisations, tel que Solidarité Paysans, l’association Espoir 18, les contrats locaux de santé, etc. Chaque structure du programme de prévention du mal être et chaque organisation partenaire de l’action identifie les personnes qui pourraient être touchées par cet isolement. Les travailleurs sociaux de la MSA sont bien entendu en première ligne.
L’objectif de ces soirées est de créer et d’encourager les échanges entre les participants. Pour ce faire, nous établissons des plans de tables de 7 à 8 convives avec à chaque table un animateur. Nous avons créé des supports qui encouragent la parole et tout au long de la soirée nous lancions des jeux qui visent à favoriser la connaissance de l’autre, ou pour parler de soi tel que « le portrait chinois », des jeux collectifs pour l’esprit d’équipe, un quiz musical, etc.

Quelles étaient vos attentes ?

Nous souhaitions sortir les personnes de leur quotidien, les faire participer à quelque chose qui change de l’ordinaire.
Etre servi, ce n’est pas forcément habituel pour tout le monde. Elles ont passé un agréable moment dans un cadre informel avec des partenaires qu’elles côtoient habituellement dans un cadre professionnel. Ce rapprochement pourra faciliter de prochaines prises de contacts, mais surtout elles ont fait la connaissance de personnes qui vivaient en quelque sorte le même isolement qu’elles. 90 % des répondants au questionnaire confirment avoir pu créer des liens au cours de ces soirées. C’était notre attente majeure qui, nous l’espérons, leur permettra d’élargir leur réseau de connaissances et ainsi de rompre leur isolement.
 

Quelles sont vos perspectives ?

Cette initiative a été portée par la MSA et déployée collectivement avec nos partenaires. Nous avons pu compter sur un financement à hauteur de 50 % par Agrica dans le cadre d’un appel à projet. Nous envisageons de poursuivre cette dynamique en menant des actions qui pourraient être différentes, mais dont la finalité serait la même : faire se rencontrer les personnes isolées, être le tremplin pour les aider à se construire une vie sociale.