Lors de la présentation du rapport d’activité, Marc Debacq, Directeur Général a débuté son intervention par « La MSA est imparfaite … mais elle est une formidable machine à redistribuer ! S’il n’y avait que deux chiffres à retenir : 500 millions d’euros de cotisations appelées pour 600 millions d’euros de prestations versées ». Une fois ce cadre posé, Marc Debacq a pointé du doigt la situation que vivent un certain nombre d’assurés de la MSA et de l’accompagnement que cela nécessite « les aléas climatiques, la crise économique, les rendements plus faibles, les situations sociales fragiles, tout cela est en forte progression. Nous n’avons jamais reçu autant de demandes de secours en action sanitaire et sociale, de demandes de prise en charge de cotisations, d’échéanciers et de délais de paiement. C’est un vrai motif d’inquiétude et de préoccupation ». Les chiffres présentés sont venus illustrer son propos : 775 800 € de cotisations ont été pris en charge par la MSA en 2024 contre 309 000 € en 2022.578 échéanciers de paiement ont été accordés en 2024, soit près de +11 % par rapport à 2023 pour 4,86 millions d’euros. Le nombre de demandes de remise de majorations de retard a bondi de 64 % en un an. Les situations soumises à la commission du secours sont passées de plus de 300 en 2023 à 500 en 2024. Les aides attribuées aux non-salariés agricoles ont doublé avec plus de 100 situations aidées en 2024.

A situation inédite, mobilisation inédite

Face à cette situation, la MSA se mobilise. Près de 3,4 millions d’euros d’aides ont été attribués au titre de l’action sanitaire et sociale. Elle a également versé 14 000 € aux partenaires qui œuvrent notamment pour l’aide alimentaire : restos du cœur, secours populaire, banque alimentaire, … Sa mobilisation porte également sur la simplification des démarches administratives qui permettent aux ressortissants de bénéficier plus facilement de l’ensemble de leurs droits. Avec la mise en place de la solidarité à la source, le pré remplissage des déclarations trimestrielles de ressources des allocataires du RSA et de la prime d’activité est désormais automatique. Pour la complémentaire santé solidaire, dont les montants versés ont augmenté de 21 % en un an « l’un des objectifs majeurs du service santé a été d’éviter la rupture de droits. Une simplification du traitement des demandes a été engagée ». Des démarches complémentaires « d’aller vers » ont également été instaurées, on peut citer l’organisation de webinaires à destination des exploitants et entreprises pour les accompagner dans leurs démarches, le déploiement du dispositif « rendez-vous retraite » qui permet de faire le point sur sa carrière. Dans cette dynamique, la MSA adapte continuellement son fonctionnement. Face au manque de médecins du travail, elle a élargi les délégations accordées par les médecins du travail aux infirmières ce qui a contribué à augmenter la couverture et le nombre de visites médicales. Pour autant, elle poursuit ses recherches malgré la pénurie de médecins sur l’ensemble du territoire et a d’ailleurs réussi à embaucher un nouveau médecin. La question du mal être agricole est également au cœur des préoccupations de la MSA : 133 signalements ont été relevés en 2024, 53 situations ont fait l’objet d’une étude par la Commission dédiée, dont 31 crises suicidaires. Là encore, la mobilisation est générale tant sur la détection du mal être avec la mise en place de 15 formations sentinelles doublonnées d’une animation régulière de ce réseau de 199 sentinelles, que sur la sensibilisation et la prévention du mal être : sensibilisation des partenaires sur les dispositifs MSA existants, sensibilisation des adhérents, organisation de débats-théâtres relatifs au stress et à l'isolement. Et pour les personnes en difficultés, mise en place de groupe de paroles, d’actions collectives pour rompre l'isolement, tel que « du soutien est dans le coin » ou bien encore l’utilisation des aides et dispositifs : soutien psy, aide au répit, aide au mieux-être au travail, …

Face à cette situation, il serait facile de penser que la MSA investit un peu moins d’autres thématiques. Il n’en est rien. Plus de 164 000 € ont été consacrés à la prévention des risques professionnels et l’amélioration des conditions de travail au bénéfice d’une soixantaine d’exploitants et employeurs de main-d’œuvre. Au-delà de l’investissement financier, l’investissement humain est préservé avec l’organisation de forums régionaux de prévention proposés aux établissements scolaires ou de challenges prévention jardin et espaces verts à destination des élèves en établissements ou services d’aide par le travail. Près de 300 000 € sont venus soutenir une cinquantaine de projets du dispositif « Grandir en Milieu Rural ».

Sans surprise, Marc Debacq confirme qu’en 2025 la MSA est déjà engagée dans la poursuite de l’accompagnement de ses adhérents ainsi que vers la simplification des démarches administratives et de préciser « si ces résultats ont été atteints, c’est grâce notamment aux 300 salariés de la MSA Beauce Cœur de Loire ainsi qu’aux élus ».

130 000 délégués élus en mai 2025

La transition était opportune pour la Présidente, Cendrine Chéron, qui s’est adressée dans son rapport moral aux délégués récemment élus. Près de 13 000 délégués ont été élus sur l’ensemble du territoire national, dont 302 pour la MSA BCL avec un taux de renouvellement local de 44 %. « Sachez qu’en devenant délégué(e) MSA, vous devenez la pierre angulaire de notre système démocratique, fondé sur nos valeurs mutualistes. Elus pour 5 ans, il nous appartient, individuellement et collectivement, de nous mobiliser pour agir dans l’intérêt des populations agricoles et rurales que nous représentons. Face à des situations qui peuvent être complexes et difficiles à vivre en agriculture, il est important de détecter ces difficultés et de les relayer pour permettre aux équipes de la caisse d’intervenir : travailleurs sociaux, préventeurs, conseillers santé, retraite, etc. . Le premier rôle qui nous est confié est d’être à l’écoute de nos ressortissants, observatrices et observateurs de nos territoires : vous devez être des vigies ! ». La feuille de route pour les élus MSA est toute tracée et s’inscrit dans le plan stratégique MSA 2030 avec ses cinq orientations majeures « tout au long du mandat, vous pourrez bénéficier de formations et de temps d’échanges pour renforcer votre pouvoir d’agir sur le terrain, à la mesure de vos possibilités et de votre motivation ». L’heure est à la mise en œuvre des échelons locaux, des comités départementaux et du plan d’action de la vie mutualiste avec dans un premier temps la poursuite des actions engagées par les élus du précédent mandat puis le recensement de nouvelles actions répondant aux attentes locales.

Une nouvelle ère

L’année 2025 est le début d’un nouveau mandat avec de nombreux nouveaux élus. Elle est également à l’aube d’une nouvelle Convention d’Objectifs et de Gestion 2026-2030 dont les négociations avec les Pouvoirs Publics ont démarré en ce mois de juin 2025. Et ce n’est pas tout. Marc Debacq faisant valoir ses droits à la retraite au 30 juin 2025, c’est à Stéphanie Parigino qu’est confiée la Direction Générale de la MSA BCL au 1er juillet 2025. Enfin, Cendrine Chéron n’a pas souhaité se présenter pour un 3ème mandat à la Présidence de la MSA. Nathalie Néron, exploitante agricole sur le département du Cher a fait acte de candidature et a été élue par les 27 administrateurs élus le jour même en assemblée générale élective.

Dominique HUVETTE

MSA Beauce Cœur de Loire